CAPERCAILLIE / Karen Matheson

http://www.capercaillie.co.uk
Le site a été remanié : plus de photos, de belles couleurs, de bios mises à jour, des vidéos (nazes) et des morceaux de mp3 (nazes aussi)(je parle de la qualité sonore).

Capercaillie est le plus grand groupe écossais actuel.
Il a été formé en 1984 par Donald Shaw, Karen Matheson (future Mme Shaw) et Marc Duff à Taynuilt près de Oban sur la côte nord-ouest de l'Ecosse. Ils étaient encore à l'école.
Charlie McKerron au fiddle et John Saich à la basse arrivent en 1986.

Le groupe prend de l'ampleur au 3ème album ("Sidewaulk") en 1989.
Manus Lunny, le petit frère du génialissime bouzoukiste irlandais Donal Lunny, vient le rejoindre en 1991.

On va dire que les 4 premiers albums sont assez traditionnels. Des chants majestueusement interprétés par la chanteuse gaélique Karen Matheson, le fiddle, l'accordéon, le bouzouki... Karen Matheson dont Sean Connery dit que ses cordes vocales ont sûrement été bénies par Dieu...

Après, ils ont un peu dérivé vers les synthés, la pop liebig.
Mais en 1998, ils ont effectué un grand virage. Ont enregistré en Espagne l'album Beautiful Wasteland. Ont invité les chanteuses de Guinée Equatoriale Hijas Del Sol.
Et... aussi ont engagé Michael McGoldrick (flûtes, whistles et uillean pipes) et Ewen Vernal (basse et contrebasse).
Un nouveau son.

J'adore ! J'adore ! J'adore !
Sauf quand Karen chante en anglais les compos de son Donald Shaw. Là, c'est naze.
Continue de chanter en gaélique, Karen !


Je pense que vous connaissez le groupe Capercaillie et la chanteuse sans même le savoir.

C'est eux qui ont signé la BO du film Rob Roy avec Liam Neeson et Jessica Lange.
Et à un moment du film, on voit Karen chanter la magnifique chanson "Ailein Duinn" (soirée au village, devant un feu de camp).

http://www.mgm.com/title_clip.do?title_star=ROBROY
Pour des extraits (notamment Robert & Mary)

Et voilà, la version enregistrée. Vous cliquez sur ce lien. Et vous allez sur l'album Dusk till Dawn.
http://www.capercaillie.co.uk/discography/media/

On peut entendre le superbe Skye Waulking Song aussi.


Avec Charlie McKerron et Miiiiike !






Un clip audio dans son intégralité : Mo Chailin Dileas Donn (My faithfull brown-haired lass). C'est pas mon titre préféré. Karen chante de façon un peu trop maniérée.

http://www.capercaillie.co.uk/discography/media/audio/nadurra/mochailin.ram

The Tree (live) : ça met bien la pêche !
http://www.capercaillie.co.uk/discography/media/audio/live/track14.ram


Homer's reel (extrait) : Mike aux uillean pipes !
http://www.footstompin.com/webdb/samples/realaudio/choice2.ram?view=760

Un vrai puirt a beul ! Quand Karen ne chantait pas manièrément (je sais, on dit pas comme ça).
http://www.footstompin.com/webdb/samples/realaudio/crosswinds1.ram?view=760

Coisich a Ruin (Come on my love) en live !
http://www.footstompin.com/webdb/samples/realaudio/live_in_concert_12.ram?view=760

Karen Matheson sera en concert en région parisienne (Savigny Le Temple dans le 77) le 4 mars 2006.

Elle est assez rare en France pour qu'on le mentionne !

Karen Matheson et Donald shaw ont participé à l'aventure de l'héritage des Celtes de Dan ar Braz.

C'est là que je les ai découvert.

Ils ont aussi participé à l'aventure Les Voix de la Terre au Festival de Cornouaille en 2004 et 2005, avec Julie Murphy, Marthe Vassalo, Karan Casey (en 2004 mais pas en 2005) et plein d'autres. Et grâce au pass radio due l'on avait Jean-Pierre et moi, on a pu rencontrer Karen Matheson en vrai, cette année! (et pour Jean Pierre l'année dernière aussi)

J'y étais en 2004.
Magnifique spectacle ! Je dois encore avoir en stock ma chronique de cet événement.

j'ai vu Karen en concert à Lorient en 2003 je crois Roisinn dis le moi vu que tu y étais aussi et c'est je jour que l'on s'est vu pour la 1ère fois...

j'ai adorer elle a une voix envoutante magnifique quand elle chante en gaélique

Pépère Nono m'a offert son dernier CD solo. Superbe.

CHAVA a écrit:

j'ai vu Karen en concert à Lorient en 2003 je crois Roisinn dis le moi vu que tu y étais aussi et c'est je jour que l'on s'est vu pour la 1ère fois...

Oui, oui, c'est ça !
Je me souviens d'une jeune fille qui me parlait tout le temps de Ronan Le Bars.
Et toi, tu dois te souvenir d'une folle de Michael McGoldrick !

Oh oui je m'en souviens c'est trop marrant....

Roisinn a écrit:

Oui, oui, c'est ça !
Je me souviens d'une jeune fille qui me parlait tout le temps de Ronan Le Bars.

Je te rassure Chava, j'ai tendance à faire la même chose!

Booooon, il faudra que je vous ponde ma critique du nouvel album de Kareeeeeeeeeen !
Quand j'aurai moins la flemme...

En attendant l'album de Karen, voici la critique de l'album Choice Language.

Bien. Je me concentre.
Toujours les mêmes musiciens.
Karen Matheson au chant.
Charlie McKerron aux fiddles.
Manus Lunny au bouzouki, à la guitare et au chant.
Donald Shaw à l'accordéon, piano, synthés, rhodes, samples, programmations et choeurs.
Michael McGoldrick aux flûtes, whistles et uillean pipes.
Ewen Vernal à la basse et aux choeurs.
Che Beresford à la batterie (il remplace James McIntosh).
David "Chimp" Robertson aux percussions.

L'impression générale ? Le groupe est dans la mouvance "Nadurra".
J'aime bien, même si ce n'est pas mon album préféré.
Je ne m'étendrai pas sur les compositions en anglais de Donald Shaw. Je n’accroche pas.
On commence par un chant en gaëlique "Mile marbhaisg air a ghaol" (a thousand curses on love). Sons très urbains. Ca sent le Michael de "Fused". C'est un waulking song. Karen a appris cette version de l'île de Barra par Flora MacNeil, une grande chanteuse de là-bas (la mère de Maggie MacInnes).

Ensuite, un instrumental "Homer's reel", composé par Mike. Là aussi, son très reconnaissable. J'étais sûre que c'était de lui avant de ragarder la pochette. Composé en Sardaigne dans une crique où était sensé traîner le philosophe grec Homère. Petit clin d'oeil : aussi un hommage à un autre grand philosophe Homer Simpson.

Ensuite un chant appris des enregistrements de l'école des études écossaises. Le chant est chanté à l'origine par Margaret MacKay de l'Île de Harris. En gros, c'est un homme qui loue la mort qui l'a débarrassé de sa femme, cette "sale vieille bique" !! Les gars aux choeurs se déchaînent.

Un puirt a beul (Air fair an la : at dawn of day) suivi d'un waulking song (cailleach liath Rathasai : Grey-haired woman from Raasay). Deux très vieux chants qu'on a collectés pour la première fois respectivement en 1901 et en 1911.

Un chant d'amûûûr ! "Nuair a chi thu caileag bhoidheach" (When you see a pretty girl). Le compositeur met en garde contre l'amour impétueux et fougueux. "Il passera comme passent les nuages".

Un instrumental "The sound of Sleat/The fear/Dans plinn". Sleat est la côte sud de l'Île de Skye. The fear a été composé par Charlie, le fiddler. Le Dans plinn, j'en ai parlé hier. Composé par J. Huitorel. Le groupe l'a appris de Soig Siberil.

Un autre instrumental "Choice Language/Bring out the Wilf/Come ahead Charlie" (les 2 premiers composés par Manus Lunny et le dernier par Mike et Donald Shaw). Celui-là... alors, celui-là... Il se danse comme une gavotte des montagnes. Les temps sont très marqués. Une partie au low-whistle et à l'accordéon, une basse discrète et quelques percus... Un régal. C'est quoi en anglais slides ?

On termine par une Bothy Ballad. Encore un style de chant écossais. "I will set my ship in order". Un hommage à Tony Cuffe et George Jackson du groupe Ossian.

Je vais vous pondre mon compte-rendu de son dernier album, Downriver.

Avant toute chose, Karen Matheson a été décorée "Officer of the Order of the British Empire". Félicitations, Karen.

Impression générale : très bonne. Très très bonne, même.
11 chants dont 2 en anglais et 1 en irlandais. Tous les autres sont des traditionnels gaéliques.

Je commence par le line up.
Donald Shaw (alias M. Matheson) : piano/rhodes et accordéon.
Donal Lunny : bouzouki et bodhran.
James Grant (inévitable sur tous les albums de Karen) : guitares, banjo, mandoline, e-bow, dobro et choeurs.
James Mackintosh : batterie et percussions.
Ewen Vernal : contrebasse et choeurs.
Aidan O'Rourke : fiddle.
Michael McGoldrick : U-Pipes
Stuart Nisbet : dobro (c'est quoi, au fait ?)
ET le Scottish String Ensemble (violons, altos, violoncelles).

L'ensemble est sans fioritures, sans chichis. C'est pas susucre comme certaines de ses chansons dans les précédents albums.
Karen a longtemps réfléchi avant d'enregistrer cet album.
Elle avoue avoir attendu d'être prête. Elle écrit : "I've waited for the right time to record songs that seem to sing themselves."
En effet, l'émotion est pure, intacte. On part directement en voyage, dans les îles en l'écoutant. On ne reste pas bloqués à la technique vocale de la chanteuse.

Bon, évidemment, j'ai mes morceaux chouchous.
O Mhairi's tu mo Mhairi : composé d'un puirt a beul, "Riobainean Riomhach" (ça parle de rubans que Marie, la fille du fiddler coud sur sa robe, son manteau...), et d'un waulking song "O Mhairi's tu mo Mhairi" (c'est un gars qui dit à Marie qu'il aimerait garder les chèvres, et les veaux avec elle et il lui montrerait comment il tue les daims avec son gros fusil - super romantiques les Hébridiens !)

C'est un chant très rapide qui commence par une belle introduction au bouzouki et à la mandoline.
Puis pour la transition entre les 2 chants, les percus bien hâchées et l'accordéon apparaissent et jouent habilement avec les :
I oireann ó ra u
I oireann ó dhiù a
Hi òireann ó ra u

J'aime beaucoup le puirt a beul (c'est une suite de puirt). Il commence très pépère, très blues grâce à la guitare de James Grant.
D'ailleurs, Karen a chanté le premier des puirt sur un des albums de l'Héritage des Celtes.
Après, ben, comme les puirt a beul normaux, le débit s'accélère. Et comme dans chaque puirt que Karen chante, la voix varie dans les aigus et les graves en l'espace de 5 secondes (aigu/grave/aigu/grave etc). Enfin là, en lisant, c'est pas facile de se l'imaginer.

J'aime également beaucoup I will not wear the willow, composé par James Grant. Sur le forum de Capercaillie, ce titre a fait beaucoup marcher les claviers d'ordinateurs.
C'est une femme qui est en deuil. Comme toutes les femmes en deuil, elle doit porter une couronne de saule (willow). Mais elle refuse, elle ne veut pas se mêler "aux femmes en noir". Elle refuse de plonger dans le désespoir. Son mari a disparu. Il ne reviendra pas. Il est parti au diable.
Mais en lisant attentivement les paroles, on se rend compte que la femme en question a quelque chose sur la conscience. Il a disparu mais elle sait où il repose.
Karen explique cette chanson comme une "murder ballad". La femme en question aurait-elle assassiné son mari ?
La façon dont Karen chante "He won't be coming back" est d'une émotion rare. Frissons garantis.

Puis : O nach eisdeadh tu'n sgeul le aire (Oh that you would listen to the tale attentively).
Si je comprends bien ce que Karen écrit sur cette chanson, les femmes s'abstenaient de chanter des chants traditionnels pendant les waulkings (c'est quand les femmes nettoyaient la laine), pour éviter d'avoir des ennuis avec l'Eglise Presbytérienne. Donc, elles chantaient des chants religieux tout en gardant le rythme propre aux waulking songs.
Cette chanson en est un exemple. Ca parle de péchés, de sang, de meurtre, de vengeance divine...

Luadh an Toraidh : un chant écrit spécialement écrit par le poète Aonghas MacNeacail pour le spectacle "Harvest" aux Celtic Connections 2004.
C'est un waulking song à l'occasion des moissons.

Et enfin, un chant très émouvant chanté en irlandais.
Crucan na bPaiste : Le cimetière des enfants. Il se trouve à Maamtrasna, dans le comté de Mayo. Le chant a eté écrit par Brendan
Graham pour un des personnages de son roman The Brightest Day, The Darkest Night.
C'est un père ou une mère qui pleure son petit ange aux cheveux roux qu'il/elle a dû laisser au froid et à la neige de Crucan na bPaiste.

...

Roisinn a écrit:

et d'un waulking song "O Mhairi's tu mo Mhairi" (c'est un gars qui dit à Marie qu'il aimerait garder les chèvres, et les veaux avec elle et il lui montrerait comment il tue les daims avec son gros fusil - super romantiques les Hébridiens !)

Est ce que ce ne serait pas une chanson à double sens comme on en fait en Bretagne par hazard?

Aucune idée !

C'est plausible, mais à l'époque visée par Anne, on ne parlait pas de "gros fusil".

Cela peut être du double sens, mais beaucoup plus récent et... nettement moins poétique.

Voici un exemple décliné en Normandie et deux au Canada. Anne se fera un plaisir de citer une des très nombreuses versions bretonnes.

Je ne peux donner le sens exact sur ce forum qui n'est pas équipé de contrôle parental.

Disons pour résumer que les jeunes filles souhaitaient éventuellement batifoler, mais tenaient à garder très précieusement un bien irremplacable si elle voulaient se marier......
Ce bien si précieux... c'est le canard blanc
A défaut, le fils du roi pouvait faire mumuse... pas très loin, mais sans danger... c'est le canard noir.
Visa le noir, tua le blanc...

On a une version de ce chant en Bretagne (et même plusieurs) sur l'album de Hamon Martin Quintet sur le ton simple de la suite de Loudéac.

en effet, cette chanson existe en tant que rond de loudéac; Voir ce lien.

Je la connais en rond de St Vincent interpreté par les Tri Yann, sur leur premier album je crois.

Euh...
Ben en tout cas, je pensais pas intéresser autant les foules. Je me suis contentée de traduire la traduction anglaise "big gun". Je sais pas si en anglais "big gun" a une connotation

Je trouvais que la traduction "gros fusil" était amusante et j'imaginais bien le gars en train de faire son malin devant sa chérie.
"T'as vu Marinounette ? Avec mon gros fusil, je vais chasser du daim et te ramener un bon repas !"


C'EST VOUS LES DEPRAVES !!!!!

Au fait, c'est quoi le titre du nouvel album? je le trouve nul part

EDIT : Non, c'est bon je viens de le trouver!

Karen Matheson en France : J-6 !

Qu'est-ce que c'était bien !!!

Bon déjà, j'ai mis 3/4 d'heure pour faire Melun-Savigny alors qu'en temps normal, j'aurais mis 15 minutes. Rien n'est indiqué en région parisienne.

Alors... Le line up
Karen : chant (évidemment)
Donald Shaw : accordéon, piano, claviers
Anna Massie (alors là, faut retenir son nom, elle est d'enfer ! ) : mandoline, guitare, fiddle
James Grant : guitares
James MacKintosh : batterie, percussions
Ewen Vernal : contrebasse et basse (6 cordes, Erwan !)

Elle a surtout chanté des chansons de son dernier album, quelques unes de son deuxième (Bonnie Jean, écrite par Robert Burns) et de son premier (There's always Sunday, One more chance, Rithill aill...).

C'est surtout dans les ballades qu'on remarque la pureté de sa voix.
Dès la première chanson (Crucan na pBaiste, l'histoire du cimetière pour enfants), j'ai cru pleurer tellement c'était beau.

Elle a également chanté pas mal de waulking songs et de puirt a beul. Là, le public s'est bien réveillé.

On a eu droit à deux rappels : Ailein Duinn (claviers/voix) et Rithill Aill, un puirt a beul très ryhtmé.

La complicité entre les musiciens était indéniable surtout entre Donald et Anna. La façon de jouer de Donald (accordéon) est extraordinaire : on dirait presque des rythmes reggae !

Enfin bref, à la fin, on a parlé un peu avec Karen, très sympa, et avec Donald. J'ai pu bredouiller un "vous serez à Quimper cet été ?".

Réponse : non ! Pas de Quimper, cette année, mais nous pensons quand même retourner en Bretagne voir tous nos potes (Le Bigot, Veillon etc) et jouer quelque part

Quelle belle soirée...

Je viens de m'acheter l'album de Karen! Je suis en train de le découvrire. Mais pour le moment très bonne impression.
J'adore quand elle chante en gaélique. C'est vraiment dans ces moment là où je trouve que sa voix est mise en valeur, plus que quand elle chante en anglais.

Je passerai bien un morceau dimanche, mais je ne sais pas encore lequel.

Pourquoi pas la troisième plage ?