Oh le zoli panneau !

Voici un panneau de ville :



Damned ! euh pardon : Gast ! J'ai oublié de dire que ce panneau a été mis à l'entrée d'une ville bretonne, suite à la décision de son conseil municipal.

L'est joli hein ?

Que croyez vous qu'il se passa ? Hein ? Hein ? Hein ?

Nous sommes en France, oui, mais en Bretagne !

Ben... il a été interdit pardi !

(par un préfet, je crois)

Question :

Est-ce que connaître l'histoire de France est un délit dans notre pays ?

Sur ce panneau : une référence à la révolte des bonnets rouges et un gwenn ha du. Cela doit être vraiment très grave pour être interdit par un préfet...

Qu'en dit Wikipédia ?

La révolte des Bonnets Rouges désigne la révolte des Bretons en juillet 1675. Elle est également appelée Révolte du papier timbré.
Les insurgés portaient selon la région des bonnets bleus ou rouges, mais seuls ces derniers sont restés dans la mémoire des historiens. Colbert, alors avide d'or pour financer les guerres de Louis XIV contre les Provinces-Unies alliées des Habsbourg, et les fastes de Versailles, venait d'imposer des taxes supplémentaires à la Bretagne, en violation du traité d'union du 4 août 1532. Les Bretons se soulevèrent dans de nombreuses villes et campagnes, car ces nouvelles taxes accablaient une population miséreuse. Le soulèvement démarra à Bordeaux, en avril et atteint rapidement Nantes en avril, puis Rennes le 2 juillet. Le mouvement gagna les campagnes de Basse Bretagne, Pontivy, Carhaix, Chateaulin, ou les châteaux furent assiégés et pillés. Fin juillet, un incident se produisit au cours du pardon de Saint-Urlo en Lanvénégen. Les paysans révoltés établirent un Code Paysan établi en l'église Notre-Dame de la Tréminou, préfiguration du contenu des cahier de doléances qui amenèrent la première Révolution française, et proclamant l'abolition des « droits de champart et corvée prétendus par les gentilhommes ».
Des troupes de gens d'armes furent levées et conduites par le duc de Chaulnes, caillassé par la foule quelques mois avant au sortir de sa demeure à Rennes. Les troupes réprimèrent violemment ces insurrections. Le duc fit procéder à la pendaison des paysans révoltés par centaines ; Chaulnes écrivit au roi « Les arbres commencent à se pencher sur les grands chemins du poids qu'on leur donne », et les clochers de nombreuses paroisses rebelles furent décapités, notamment ceux de Lambour en Pont-l'Abbé, Languivoa, Lanvern, Tréguennec, Saint-Honoré et Combrit. Ensuite, il entra dans Rennes avec 5000 soldats et vida les faubourgs pour y loger ses troupes, fit déplacer le siège du parlement de Bretagne à Vannes jusqu'en 1690.
Madame de Sévigné, dans ses lettres à sa fille, écrivait :
« Voulez-vous savoir des nouvelles de Rennes ? Il y a toujours 5 000 hommes, car il en est venu encore de Nantes… Cette province est un bel exemple pour les autres et surtout de respecter les gouverneurs et les gouvernants, de ne leur point dire d'injures et de ne point jeter de pierres dans leur jardin. On a chassé et banni toute une grande rue et défendu de les recueillir sous peine de vie, de sorte qu'on voit tous ces misérables, femmes accouchées, vieillards, enfants, errer en pleurs au sortir de cette ville sans savoir où aller, sans avoir de nourriture ni de quoi se coucher… On en a pris 60 : on commence à pendre demain… Tout y est plein de gens de guerre, et il s'en écarte qui vont chez les paysans, les volent, les dépouillent… Pour nos soldats, ils s'amusent à voler, ils mirent l'autre jour un petit enfant à la broche… »
Un pardon, célébré le quatrième dimanche de septembre en l'église Notre-Dame de la Tréminou vient commémorer cet épisode douloureux de l'histoire bretonne.
http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9volte_des_Bonnets_Rouges

Oups je viens peut-être de commettre un délit

Tous les préfets ne se ressemblent pas, si celui du finistère interdit des panneaux d'entrée de ville, voici la réponse de la préfète de région Bretagne à la réaction de l'agence de Brest de l'ANPE de rejeter des annonces bilingues franco-breton
Je rappelle à ceux qui l'ignoraient que cette agence avait refusé recemment, au moins à deux reprises de offre d'emploi, sous pretexte annoncé que le français était la seule langue de la république. Ces offres concernaient des emplois ou la connaissance du breton était absolument indispensable.
La même agence, par contre, publiait sans aucune hésitation des annonces rédigées uniquement en anglais.

Bref voici la réponse de la préfète à Yann-Bêr Thomin, vice-président du Conseil régional de Bretagne :

Préfecture de la Région Bretagne
LA PREFETE

Rennes, le 2 février 2006

A l’attention de :

M. Jean-Pierre Thomin Président de la Commission culture, Politique linguistique, Patrimoine et Sports


Monsieur,

Vous avez bien voulu appeler mon attention sur les difficultés rencontrées auprès de certaines agences de l’ ANPE pour la diffusion d’annonces rédigées en français et en breton. Je n’avais pas manqué moi-même de demander des explications au directeur régional de l??ANPE sur ces pratiques surprenantes.

Je tiens à vous assurer que leur origine était technique et que l’ANPE, comme les autres services et organismes de l’Etat en Bretagne, est soucieuse d’apporter sa contribution à la priorité du PASER tendant à promouvoir la culture bretonne.

Des directives ont été données à toutes les agences ANPE de Bretagne pour éviter le renouvellement de réponses inadaptées.

Des améliorations sont apportées dans trois directions : intégration possible dans la base de données informatique de l’intitulé de la profession recherchée en français et en breton, affichage des annonces dans les deux langues sur site des agences concernées, diffusion possible sur le site Internet de l’ANPE en Région d’annonces bilingues.

Telles sont les informations que je souhaitais porter connaissance.

Je vous prie d’agréer, Monsieur, l’expression de ma considération très distinguée.

Bernadette Malgorn

Les panneaux bilingues !
C'est un des trucs que j'aime le plus quand j'arrive en Bretagne !

Je vous ferai passer un article paru dans Télérama. Là, j'ai pas le temps !

Bonne émission !

L'article est là : http://rainydaysbeton.blogspot.com/2005/12/la-ruade-du-gallo-les-panneaux-bretons.html



(avec un commentaire de Jean-Pierre)