Je sais pas où le caser, alors si, Jean-Pierre, Anne ou Olivier, vous estimez que cela n'a pas d'intérêt sur le forum, dégagez-le !
Spécificité du celtiqueCe qui permet de reconnaître l'ancien celtique parmi les autres langues européennes, c'est en particulier l'absence de la consonne /p/ dans le vocabulaire indo-européen originel.
Certains noms géographiques encore en usage aujourd'hui permettent de vérifier cette particularité. Ainsi la préposition signifiant «devant, à côté de », qui se disait para en grec, avec un /p/ àl'initiale, est représentée en ancien celtique par are, sans /p/. On peut la reconnaître dans Armorique = are-moricum (« (région) près de la mer »).
Le celtique commun, langue sans /p/ Si l'on compare les résultats de l'évolution phonétique de quelques langues indo-européennes, on constate que, là où le latin a un /p/ et les langues germaniques un /f/, l'ancien celtique n'a rien.
Exemples :
Latin : /p/
germanique : /f/
Celtique : (rien)
Pater (père)
Father : Athir (vieil irlandais)
Portus (passage)
Ford Rito (gaulois)
Pellis (peau)
Film
Lethar (vieil irlandais)
L'irlandais conserve des traces de cette caractéristiques ancienne :
il n'y a pas de /p/ à l'initiale de iasc (poisson), athair (père), lán (plein).
Celtique en /q/ et celtique en /p/On peut constater que pour un même mot, les variétés issues de cette langue celtique ancienne commune ne présentent pas la même consonne initiale.
« Quatre » se dit « ceathair » (sans /p/) en irlandais moderne mais les formes correspondantes en gallois (pedwar) et en breton (pevar) commencent par un /p/. Cette correspondance se vérifie avec d'autres mots. « Cinq », c'est cúig en irlandais, mais pump en gallois et pemp en breton.
Aujourd'hui, il y a donc des langues celtiques en /p/ (gallois, breton et cornique) et des langues celtiques en /q/ (écrit c).
Saint-Patrick, patron des IrlandaisVous connaissez l'histoire de Saint-Patrick : né vers 390 de notre ère, au pays de Galles, il avait été enlevé par des pirates à l'âge de seize ans, puis libéré six ans plus tard.
Il fut nommé évêque en 432 juste avant de partir évangéliser l'Irlande. Ce qu'on ne sait pas, c'est qu'en Irlande, on ne l'appelait pas Patrick mais Cothraige : les habitants de l'île avaient remplacé le /p/ gallois par le /k/ irlandais, tant ils étaient habitués à ce genre de transposition. (Le «pump » gallois devient « cúisg », « pedwar » (quatre) devient « ceathair »…). Lorsqu'ils avaient emprunté au latin le mot Pascha (Pâques), ils en ont fait le mot irlandais «cásc ». Quant au mot "clann", les Irlandais l'ont emprunté au latin «planta » (plante).