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 L'autonomie permet aux Gallois de ressusciter leur identité

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Jean-Pierre
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Jean-Pierre


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MessageSujet: L'autonomie permet aux Gallois de ressusciter leur identité   L'autonomie permet aux Gallois de ressusciter leur identité EmptyLun 17 Avr 2006 - 19:11

L'autonomie permet aux Gallois de ressusciter leur identité celtique

LE MONDE | 15.04.06 | 14h25 • Mis à jour le 15.04.06 | 14h25
CARDIFF, SWANSEA ENVOYÉ SPÉCIAL

Qu'y a-t-il de commun entre l'ancien premier ministre britannique Lloyd George et le chanteur Tom Jones, le poète Dylan Thomas et la chanteuse Shirley Bassey, le rugbyman Gareth Edwards et le styliste Julian MacDonald, l'écrivain Roald Dahl et l'actrice Catherine Zeta-Jones ? Tous sont nés au pays de Galles. Ils figurent au panthéon local, dans la banque de données du nouveau Musée de Swansea, avec quelque 150 autres héros, Gallois de naissance ou d'adoption.


Le pays de Galles est en pleine renaissance. Son symbole, le dragon rouge, crache à nouveau fièrement ses flammes. Six fois plus petite et dix-sept fois moins peuplée que l'Angleterre, avec 2,9 millions d'habitants, dont 25 % "d'immigrants" nés sur le sol anglais, la vieille nation celte affiche son identité et ses différences. Celles-ci s'expriment dans l'architecture de plusieurs lieux symboliques, aux formes audacieuses, récemment surgis de terre : à Swansea, le Musée national ; à Cardiff, l'Assemblée nationale, inaugurée le 1er mars, le stade du Millennium, et le centre artistique et culturel du même nom, dont l'immense façade de cuivre proclame en lettres géantes deux vers d'un poète local, l'un en anglais, l'autre en gallois.

Car l'histoire reprend ici, avec le verbe. Instauré en 1993, le bilinguisme officiel règne dans les bureaux, la rue, et de plus en plus, dans les têtes. Les écoles galloises et bilingues fleurissent. Le gallois est obligatoire jusqu'à 16 ans dans les écoles de langue anglaise. Mieux : le gallois est redevenu à la mode. C'est l'une des langues celtiques les plus dynamiques, avec ses "cousines" irlandaise et bretonne, loin devant celles d'Ecosse ou de Cornouailles. Une chaîne de télé, S4C, diffuse totalement en gallois.

Résultat : 21 % des Gallois parlent aujourd'hui leur langue, surtout dans le nord et l'ouest du pays. "La langue est le vrai symbole de notre identité, souligne Meirion Prys Jones, directeur du Welsh Language Board. Nous n'avons qu'elle, alors que les Ecossais ont aussi le whisky, le kilt, voire le haggis, leur plat national." Ironie de l'histoire, le gallois doit sa survie à la monarchie britannique : pour enraciner la religion protestante, la reine Elizabeth Ire avait fait traduire la Bible en gallois.

Le renouveau gallois est aussi politique. Une Assemblée nationale est née en 1999, fruit d'un référendum remporté de justesse deux ans plus tôt, dans le cadre de la "dévolution", la décentralisation voulue par Tony Blair. Elle est le premier corps législatif au monde strictement paritaire entre hommes et femmes. Ses 60 membres sont soumis à réélection tous les quatre ans, selon un système mêlant le scrutin majoritaire et la proportionnelle. Ils délèguent leur pouvoir exécutif à un First Minister et à son cabinet de huit ministres.

A la différence du Parlement écossais, l'Assemblée galloise ne peut ni lever l'impôt, ni voter ses propres lois. Mais elle use à fond de ses pouvoirs réduits et de son enveloppe budgétaire - 19 milliards d'euros - dans les nombreux domaines de sa compétence : agriculture, éducation, environnement, logement, santé, sport, tourisme, transports. "Nous apportons des solutions galloises aux problèmes gallois", affirme le First Minister, Rhodri Morgan, chef du Labour, qui gouverne seul, grâce à 30 sièges sur 60. A Cardiff, le principal parti d'opposition est la formation indépendantiste Plaid Cymru (12 sièges).

"Notre société est différente, poursuit M. Morgan. Le pays est petit, la classe moyenne moins développée, nous sommes plus proches des diverses communautés." D'où une plus grande fidélité aux orientations traditionnelles de la gauche. Le Labour gallois est beaucoup plus "socialiste" que l'anglais. Pas question pour lui d'adopter les réformes centristes du New Labour, comme l'autonomie des hôpitaux ou celle des écoles. Au contraire, l'enseignement identique pour tous reste la règle.

Dans cette région où les employés du secteur public sont plus nombreux (32 %) qu'en Angleterre (25 %), et les travailleurs plus souvent syndiqués (40 % contre 28 %), l'éducation et la santé sont l'objet de mesures progressistes, dans l'esprit d'un autre Gallois célèbre, Aneurin Bevan, le père de la sécurité sociale britannique : petits déjeuners gratuits dans les écoles, transports gratuits pour les seniors, décentralisation du système de santé. Les députés gallois furent les premiers élus britanniques à décider, dès 2002, des mesures antitabac, sans avoir le droit de les voter.

"La dévolution est un succès", affirment les dirigeants gallois, qui réclament un accroissement de leurs pouvoirs législatifs. Le chômage est plus faible qu'en Angleterre, le taux de réussite aux examens plus élevé. Mais les listes d'attente pour les opérations dans les hôpitaux restent plus longues et les ravages de l'alcool et de la drogue plus graves. L'ouest du pays de Galles, dont le revenu par tête est inférieur à 75 % de la moyenne de l'Union européenne, continuera de recevoir une aide massive de l'Europe, au moins jusqu'à 2 013. Malgré cela, l'ancestral et désolant constat d'un pays de Galles "sans langue, sans travail et sans terre" appartient définitivement au passé.



Jean-Pierre Langellier
Article paru dans l'édition du 16.04.06

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Pelloc'h e vimp marv eget paour.
(Nous serons morts plus longtemps que pauvres - proverbe breton)
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